Ce que la course à pied en compétition nous raconte sur la performance au travail
Dimanche dernier j’ai participé au 10 kilomètres du Lac d’Annecy. En m’inscrivant, je n’avais pas d’autre objectif que de passer un bon moment de sport dans cette ville que j’affectionne tellement. Et puis les copains… qui commencent à me challenger sur un chrono :
« - Combien tu fais en entrainement ? »
« - 1h07 ». Bon alors je peux tenter de viser 1h04.
Mon ami Steeve, à présent marathonien, qui me dit « si tu fais plus d’une heure, je ne te parle plus. » Il le joue à l’affect, c’est moche ! Je ne m’engage pas mais la graine dans mon esprit est plantée…
La veille de la course me voilà un peu stressée. Vais-je réussir à gagner 7 minutes sur un 10 kilomètres ? ça me parait beaucoup.
Le jour de la course, je me sens dans un bon état d’esprit. Même si je ne le dis pas, j’ai une petite voix au fond de moi qui me dit que c’est possible. Je peux y arriver. Il faut juste bien gérer son effort et son accélération. C’est parti !
Pendant que je cours, je pense à cet article que j’écrirai. Un article qui fait le parallèle entre la course en compétition et … la performance professionnelle !
7 enseignements que je retire de ma course :
1/ Soyons notre propre mètre étalon : La comparaison fait partie de nos vies, et elle nous est en partie utile (lire l'article sur la comparaison). Pour autant, comparons-nous en premier lieu avec nous-même. Quel est mon chrono habituel, et quel chrono je peux espérer aller chercher ? Je me connais, je connais mes capacités, mes ressources, mes limites, je peux me mesurer à moi-même. Au travail aussi, je peux déterminer à quel niveau d’engagement, de performance personnelle je suis ? Puis-je donner plus ? Différemment ? Comment ? Pour atteindre quoi ?
2/ Challengeons-nous en nous inspirant des autres : C’est ce que l’on appelle « l’apprentissage vicariant » : observer des personnes ayant des caractéristiques proches des nôtres (homme/femme, âge, catégorie sociale, compétences…) dans leur performance nous permet de challenger notre propre performance (lire l'article sur le sentiment d'efficacité personnelle). Dès le départ de la course, il y avait devant moi le donneur d’allure pour réaliser 1h de temps. J’ai décidé de le suivre au plus près, malheureusement petit à petit il s’éloignait de plus en plus. Pour autant il était dans ma ligne de mire et il me motivait à tenir l’allure pour réaliser le temps que je m’étais fixé. Il m’a aidé à me dépasser.
3/ Ce n’est pas parce que d’autres vont plus vite, que je suis lente : Le temps rythme notre vie. La mienne particulièrement. Dans cette course, je me suis fait beaucoup doubler. Alors dans ma tête, le petit vélo des pensées se met en route « si tu te fais autant doubler, c’est que tu ralentis. Tu n’arriveras jamais à faire ce chrono d’1h00 ». Finalement j’entendais mon application de course m’indiquer que j’allais chaque kilomètre un peu plus vite. Pourtant je me faisais dépasser. Ce n’est pas parce que les autres vont plus vite, que je vais moins lentement par rapport à mon rythme personnel. La performance est individuelle, le rythme aussi. Généralement nous voyons la performance des autres sur une petite portion. Qui sait qui arrivera devant à la fin ? Peu importe d’ailleurs. L’important est d’aller à son propre rythme, en course ou dans l’entreprenariat et dans le monde de l’entreprise. Quel est le rythme est le bon pour moi, pour mes projets et objectifs ?
4/ Les phases de récupération sont essentielles pour l’accélération : Partir trop vite c’est arrêter trop tôt. J’ai vu des personnes me doubler très vite au départ et marcher au 7ème kilomètre. La clé c’est la gestion de l’effort. En entreprise, les phases d’activité sont souvent variables : des périodes très denses, d’autres un peu relâchées. Il est essentiel de se créer des zones de récupération, de respiration, de guérison pour repartir en zone de performance quand ce sera nécessaire.
5/ Nos données d’entrée sont toutes différentes : Même si nous faisons tous la même course, même si nous travaillons dans la même entreprise, la même équipe ou avec les mêmes objectifs, nous ne partons pas tous avec les mêmes données d’entrée. En course de compétition, nous n’avons pas le même entrainement, le même corps, le même objectif, les mêmes émotions de course, le même état d’esprit, et nous ne donnons pas le même sens à notre course. D’aucuns le feront pour le plaisir, d’autres pour la performance, d’autres encore pour la fierté personnelle, ou encore pour une cause associative. Toutes ces données vont modifier notre gestion de course et performance. C’est la même chose dans le domaine professionnel, nous n’avons pas les mêmes compétences, talents, ressources, objectifs, énergie, rythme, valeurs, sens… prenons le en compte pour bien fonctionner ensemble, être indulgent avec soi-même et les autres.
6/ Les encouragements sont un vrai carburant à motivation : Merci à toutes les personnes inconnues qui m’ont encouragée au bord du parcours, avec des applaudissements, des bravos, des indications sur les kilomètres restants. C’est grâce à ce monsieur qui m’a dit qu’il ne me restait plus que 300 mètres que j’ai puisé les derniers points d’énergie que j’avais. La reconnaissance au travail est ce qui nous donne l’envie de continuer, de nous dépasser, de faire corps avec l’équipe et l’entreprise. Et la reconnaissance ne doit pas venir seulement du management en top-down, elle doit aussi provenir des collaborateurs en bottom-up ;)
7/ Donnons du sens à nos objectifs : Au 7ème kilomètre, mon corps ne me suivait plus : très forte nausée qui en temps normal m’aurait arrêtée net. Mais ce jour-là, j’avais décidé que non, je ne me laisserai pas faire. Cette course, je la faisais pour ma mamie, et pour elle seule. Alors oui il y avait le chrono, mais il y avait surtout sa voix à elle dans ma tête qui me disait de tenir, de me dépasser, et mon envie de la rendre fière en allant jusqu’au bout. Nous avons besoin de sens au travail, plus que tout le reste, pour rester engagé sur la longueur. Nous pouvons soit décider de tailler des pierres, soit de construire une cathédrale. (Bien sur si j’avais senti que ma santé était trop en jeu, je me serais arrêtée).
8/ Notre performance est variable : Il y a des jours avec et des jours sans… et c’est ok ! Au travail aussi, nous ne pouvons pas être au maximum de nos capacités tous les jours. Soyons doux avec nous-même et avec les autres.
Morale de l’histoire ?
Gagner 7 minutes sur mon chrono pour faire un 10km en 1h00, c’est possible !
Mais manger un burger la veille au soir, je ne recommande pas.
Ciao !
- Camille Lamouille -
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