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Ancrer ses ressources positives



Il y a un mois je me suis fait tatouer. Un tatouage sur l’avant-bras qui rejoint un premier sur la cheville fait en 2018. Ce tatouage représente un demi-soleil coloré accompagné d’un mot que je garderai privé mais ayant une forte signification pour moi. Le soir même, je dine avec mes parents, ils me questionnent sur le sens de ce tatouage et surtout sur l’intérêt et l’utilité de se faire des tatouages (vous l’aurez compris ils ne sont pas tellement pro-tatouage). Au-delà du côté esthétique que j’y trouve (pour les miens en tout cas), j’ai du mal à leur répondre quant à l’intérêt des tatouages. Cette question me reste dans la tête plusieurs jours. Alors je m’observe faire dans mon quotidien : qu’est-ce que m’apporte le fait d’avoir dessiner un soleil et un mot sur ma peau ?


Je m’aperçois que je visualise mon tatouage, que je le regarde et que je le touche lorsque j’ai besoin de me reconnecter à mon optimisme et à ma joie. Au départ, je souhaitais inscrire sous ce soleil la phrase « Cela passera aussi » (magnifique conte perse[1]) pour me souvenir que tout passe, les très bas comme les très hauts, que la vie est mouvement, que l’aube apparait toujours après la nuit. Comme je trouvais cette phrase avec une connotation un peu triste à quelques égards, j’ai décidé de la transformer en un mot qui résume cette idée que cela passera aussi mais de manière joyeuse et positive.


Alors quand j’ai besoin de faire appel à cette force d’optimisme que je porte en moi, naturellement je visualise mon tatouage et cela me porte positivement. C’est le même constat pour mon ancre tatouée en 2018. Derrière ce tatouage l’histoire de ma traversée de la peur (lire l'article), de mon développement de ma conscience personnelle, de mon ancrage à mes ressources, du lien à ma « safe-place » dans le Bassin d’Arcachon. Lorsque je regarde cette ancre je vois tout ça et je me reconnecte à des valeurs fondamentales pour moi : la conscience, l’ancrage, la présence et l’océan. C’est de là qu’est né ce blog « Ancrez votre pratique positive » et son logo.


Alors voilà ma réponse à votre question chers parents qui me lisez aujourd’hui : pour moi, l’intérêt et l’utilité d’un tatouage c’est d’agir comme un ancrage (encrage) d’une ressource positive que l’on a en soit. D’ailleurs en PNL (programmation neuro-linguistique), la technique de l’ancrage est extrêmement puissante.


L’ancrage naturel


Nous avons des tas d’ancrages naturels : un plat qui nous rappelle notre enfance (ex : Madeleine de Proust), une

musique qui nous replonge dans un souvenir particulier, une odeur qui nous ramène à cette personne dont nous étions amoureux, un mot qui a un écho particulier pour nous, un geste qui nous plonge dans un état relaxant (beaucoup utilisé en sophrologie par exemple).


Baptisée comme telle par Grinder et Bandler, les fondateurs de la PNL, la technique de l’ancrage se définit comme « la propension naturelle de notre cerveau à créer en permanence des neuro-associations, ou pour parler plus simplement, des liens entre certaines choses et d’autres. » Cela se rapproche de l’expérience faite par Pavlov pour créer un conditionnement entre l’activation de la cloche et la salivation du chien. L’ancrage en PNL va encore plus loin que ça car elle ajoute au stimulus externe (comme ici dans l’expérience) le stimulus interne afin de se remettre en contact avec un état interne positif.


Pour utiliser l’analogie qui a été choisie par Grinder et Bandler, l’ancre permet de s’amarrer à un état stable interne et positif (en tout cas utile et aidant). C’est un point de focal qui évite à notre conscience de dériver et donc de devenir immaitrisable.


En fonction de nos préférences de canal sensoriel préféré (VAKOG[2]), les ancres peuvent être de différentes natures :

- Visuelle (image, symbole, couleur…)

- Auditive (son, mot, musique…)

- Kinesthésique (geste, posture, démarche…)

- Olfactive (odeur, parfum…)

- Gustative (plat, goût…)

- Portative (objet, porte-bonheur…)

- Spatiale (lieu externe/interne, « safe-place »…)

Les ancrages naturels vont généralement faire surface de manière spontanée et involontaire. Nous pouvons aussi nous créer intentionnellement des ancrages.


La création d’un nouvel ancrage


Nous pouvons volontairement créer nos propres ancrages. Mes tatouages en sont la preuve : regarder mon

tatouage me permet de me connecter à mon optimisme. C’est un outil très puissant et utile pour activer des processus cognitifs et des états émotionnels dont nous avons besoin sur le moment, notamment très utilisé en coaching. Un bon ancrage, c’est comme un pouvoir magique.


C’est d’ailleurs une technique particulièrement répandue et utilisée auprès des sportifs de haut niveau, mais aussi dans l’armée. Les sportifs utilisent l’ancrage en préparation mentale pour se connecter à un état interne de calme, de sérénité, de confiance en soi, de motivation...


L’ancrage étant particulièrement lié à l’état émotionnel, il permet d’activer un état émotionnel aidant en lien avec le contexte. Il ne s’agit pas seulement d’état positif. Par exemple, la tristesse peut être un état émotionnel aidant par exemple si je suis acteur et que je dois la jouer sur scène.


En entreprise, je peux faire en sorte de me créer un ancrage de « confiance en soi » afin de l’activer juste avant une prise de parole en public ; je peux créer un ancrage de « calme et sérénité » lorsque je me sens envahie par le stress et la pression ; je peux créer un ancrage de « persévérance et détermination » lors d’une négociation, etc.


Alors comment créer des ancrages ?


1. Je sélectionne l’état interne émotionnel pour lequel je veux créer une ancre. Par exemple : la joie

2. Je me replonge dans une situation passée dans laquelle j’ai particulièrement sentie cet état émotionnel de joie

3. Je prends le temps de me replonger complètement dans la situation et de tout voir, entendre, sentir : les images, les personnes présentes, les couleurs, les bruits, les mots, les odeurs, etc.

4. Lorsque je suis pleinement reconnectée à cet état de joie, j’associe une image, un son, un geste ou tout autre chose qui fait sens comme ancrage clé.

5. Je visualise, entend, ressens plusieurs fois mon ancre pour la consolider

6. Je crée un état séparateur pour sortir de mon ancrage en focalisant mon attention sur autre chose, en allant me servir une tasse de thé par exemple

7. Je stimule à nouveau mon ancre pour tester son bon fonctionnement. Si cela me plonge instantanément dans un fort état de joie alors l’ancre est fonctionnelle. Si ce n’est pas le cas, refaire les étapes pour trouver une ancre plus appropriée. Savoir quelle est votre canal sensoriel préféré (VAKOG) peut vous aider à choisir une ancre puissante.

8. Comme une habitude, une ancre doit être stimulée pendant 21 jours minimum pour s’ancrer définitivement.


Reprendre du pouvoir d’action sur nos états émotionnels c’est possible. Les ancrages nous prouvent combien le cerveau est étonnant. Nous avons bien plus de pouvoir que nous le pensons. En plus, c’est moins cher qu’aller se faire tatouer et ça fait moins mal. Si nous étions plus conscients des capacités illimitées de notre cerveau, je suis convaincue que nous serions de meilleurs êtres humains, entre nous et pour la planète. Cela me donne de l’espoir. Et si j’allais me faire tatouer pour ancrer cette nouvelle ressource ?




- Camille Lamouille -


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[1] https://solen-lombard.fr/cela-aussi-passera-un-conte-perse-plein-de-sagesse/ [2] VAKOG est un acronyme de PNL qui signifie : Visuel, Auditif, Kinesthésique, Olfactif, Gustatif

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